CM 2:   Nombres Complexes et la formule d’Euler

Exemple 2.1.

Chaque généralisation historique du concept de nombre résout un problème.





  • Nombres naturels :={0,1,2,3,etc} avec sommes et multiplications - compter les objets dans la vie quotidienne.





    Problème: L’équation x+1=0 n’admet pas de solutions dans .





  • Nombres entiers ={,3,2,1,0,1,2,3,} - nombres négatifs pour prendre en compte les soustractions.





    L’équation x+1 admet une solution dans , x=1.





    Problème: L’équation 2x=3 n’admet pas de solutions dans (Ex: Partager 3 pommes entre 2 personnes. Combien de pommes x revient à chaque personne ?)





  • Nombres rationnels ={,2,,32,,1,,12,,18,,0,} permettent les résultats de divisions de nombres entiers.





    Problème: Quelle est la longueur x de la diagonale d’un carré de côté de 1 ? Réponse: x2=12+12, donc x=2





    [Uncaptioned image]

    2 n’est pas le résultat d’une division de deux nombres entiers, donc 2 est un nouveau type de nombre. Un nombre algébrique.





  • Quelle est l’aire d’un cercle de rayon 1 ?





    [Uncaptioned image]

    La réponse c’est π. Ce n’est ni un nombre rationnel ni un nombre algébrique. C’est un nouveau type de nombre: un nombre réel.





  • Le nombre d’Euler e. Découvert à la fin du XVIIe siècle, e résout un problème de dynamique : quelle est la fonction f dont la vitesse f est égale à f elle-même, c’est-à-dire f=f ?





    e est un nombre réel.





Définition 2.2.

Nombres complexes: forme cartesienne. Un nombre complex z est un nombre de la forme





z=x+iy

où, x,y et i2=1.





Nous appelons:





  • x la partie réelle de z. On écrit x=(z).





  • y la partie imaginaire de z. On écrit y=(z).





  • |z|:=x2+y2 le module de z.





  • Le nombre complex z¯:=xiy est le conjugé de z.





Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si leurs parties réelles et imaginaires sont égales





Attention 2.3.

Écrire i=1 n’a pas de sens formel. Si 1 avait un sens naturel, alors on aurait 1=(1)2=(1)2=1=1 : clairement, ça ne va pas.





Operation 2.4.

Somme de nombres complexes: forme cartesienne:





z=a+ib,z=x+iy
z+z=a+ib+x+iy=(a+x)+i(b+y)
Operation 2.5.

Multiplication de nombres complexes: forme cartesienne





z=a+ib,z=x+iy
z.z=(a+ib)(x+iy)=ax+aiy+ibx+i2.by=(axby)+i(ay+bx)
Exercice 2.6.

Vérifier que z.z¯=|z|2.





Operation 2.7.

(L’inverse d’un nombre complex) Soit z=x+iy un nombre complex. Si z0 alors z admet un inverse, c.a.d, il exist un nombre complex z1, tel que





z.z1=1

.





Trouvons une formule pour z1:





z1=z¯|z|2

En effet,





z.z¯|z|2=z.z¯|z|2=|z|2|z|2=1
Exemple 2.8.

On calcule l’inverse du nombre complex z=1+i. Par la formule précédent, on a





z1=1+i¯|1+i|2=1i2=1212i

On vérifie que en effet:





(1212i)(1+i)=12+12i12i+12=1
Attention 2.9.

En général, |z1+z2||z1|+|z2|. Par exemple, si z1=1+i et z2=z1¯=1i, alors





z1+z¯1=1+i+1i=2

Donc |z1+z2|=2. Par contre, |z1|=|z2|=2





Proposition 2.10.

( inégalité triangulaire)





|z1+z2||z1|+|z2|
Exemple 2.11.

Le nombre complex z=1+i est solution de l’équation x22x+2=0. En effet:





(1+i)22.(1+i)+2=(1+i)(1+i)2i+2=1+i+i+i22i=1+2i12i=0
Remarque 2.12.

Multiplication par i = rotation de 90





Énoncé indispensable 2.13.

Formule d’Euler pour l’exponentielle complexe





eiθ=cos(θ)+i.sin(θ)
Énoncé indispensable 2.14.

L’exponentielle transforme la somme en produits





ei(θ1+θ2)=eiθ1.ei.θ2
Corollaire 2.15.
cos(θ1+θ2)=cos(θ1)cos(θ2)sin(θ1).sin(θ2)
sin(θ1+θ2)=cos(θ1)sin(θ2)+sin(θ1).cos(θ2)
Démonstration.

On utilise ei(θ1+θ2)=eiθ1.ei.θ2. Par la formule d’Euler





ei(θ1+θ2)=cos(θ1+θ2)+isin(θ1+θ2)

Par contre,





eiθ1.ei.θ2=(cos(θ1)+isin(θ1))(cos(θ2)+isin(θ2))=
=(cos(θ1).cos(θ1)sin(θ1).sin(θ2))+i(cos(θ1).sin(θ2)+sin(θ1).cos(θ2))

Finalement, deux nombres complexes sont égaux si et seulement si leurs parties réelles et imaginaires sont égales ∎





Définition 2.16.

Nombres complexes: forme polaire





z=reiθavec r0
Exemple 2.17.

Le nombre z=eiπ3 n’est pas sous forme polaire. En effet, sous forme polaire il faut avoir z=r.eiθ avec r0. Pour corriger, on écrit





1=eiπ

Donc





z=eiπ3=eiπ.eiπ3=ei(π+π3)=ei(3π+π3)=ei4π3
Remarque 2.18.

L’équation de Schrödinger, qui régit la structure des atomes, contient des nombres complexes.





i.tΨ(𝐫,t)=H^Ψ(𝐫,t)